Je suis actuellement en cours. Je n'écoute pas le professeur, c'est rare, mais cela arrive quand Anaëlie se retrouve dans le même local que moi. Je suis comme couché à moitié sur mon banc, coude contre le banc, tête qui repose dessus et mes yeux, eux, la fixent. Je ne sais pas pourquoi je la regarde comme ça, ni pourquoi je continue à le faire. J'ai supposé une réponse à cette question plusieurs fois et la réponse qui revient à chaque fois est « Un jour, je l'aurais.. » Je le sais, bien que je sois pour l'instant distant, un jour, j'irais vers elle. Je ferais en sorte qu'elle aussi me regarde. Je ferais en sorte qu'elle voit qui je suis. Un jour, oui, je finirais avec elle. Pour moi, c'est comme une certitude. Depuis gosse, je l'aime et me voilà toujours là, amoureux.

Je sursaute quand mon nom se fait entendre dans le local. C'est le prof qui a crié mon nom en voyant que je ne l'écoutais pas. Quoi de mieux pour se faire voir, moi qui avais l'habitude d'être discret, j'avais bien foiré mon coup. Je soupire et me redresse, je regarde le professeur en grimaçant, peut-être avait-il remarqué que ce n'était pas la première fois, mais qu'il me faisait la remarque que maintenant ? Je ne sais pas, tout ce que je savais, c'est que je devais m'excuser ou, autrement dit, ouvrir ma bouche. « Ex... Excusez-moi, monsieur. » L'idée de lui dire de crier la prochaine fois me rongeait, j'avais envie de lui dire, je ne sais pourquoi... Il m'avait déjà dérangé, c'était une bonne excuse. Heureusement pour moi, j'avais préféré me taire et regarder mon livre. Il avait gagné, qu'il en soit fier.

J'entends la sonnerie retentir, je regarde la porte et range mes affaires. Je ne vois pas Anaëlie, peut-être est-elle déjà partie ou que tout ce troupeau cache cette jeune-fille. Je secoue la tête avant de poser mon sac sur mon épaule et de sortir du local. C'est l'heure du déjeuner, de la pause. Je souris et sors dehors, beaucoup y sont, je ne suis pas surpris. Je vais m'installer sur un banc plus loin, je mets mon sac à côté de moi et regarde tout ces jeunes sortir de l'établissement. Plus loin, je vois Ana' et une fille. Une fille que je ne connais pas, celle-ci me regarde. Pourquoi ? Telle est la question...

Je me sentais observé. Je sentais que quelqu'un me regardait. Cette sensation, je ne l'aimais pas, je n'avais ni l'habitude, ni l'envie de me faire regarder. Je regardais autour de moi, ne sachant pas d'où venait cette attention. C'est quand mon regard s'arrêta sur la copine d'Anaëlie. Celle-ci me fixait et à côté d'elle, Ana' lui parlait. Son amie lui avait répondu que deux fois, enfin, d'après ce que j'avais vu. En voyant l'amie d'Ana' s'approcher, je grimaçais. Une fois devant moi, elle prit parole. Je l'écoutais, ne savant comment réagir. "Salut... Je m'appelle Quinn et je vais réaliser un de tes rêves. Tu peux me prendre pour ta marraine la fée, ça ne me dérange pas, je sais juste que tu me remercieras plus tard." Je fais de grands yeux, je ne comprends rien à rien, elle est directe. Trop directe, je dirais même beaucoup trop. Voyant mon air perdu, elle décidait donc de m'expliquer la situation. "Écoute, je sais que tu es amoureux de ma meilleure amie, ça se voit dans tes yeux. De mon côté, je veux briser son couple avec mon frère, car c'est un gros crétin qui l'a fait souffrir et toi... Tu vas m'aider dans ma démarche. Tu sais pourquoi ? Parce que grâce à moi Anaëlie va tomber follement amoureuse de toi." Un sourire dessiné sur ses lèvres, elle me prend et me tire jusqu'à Ana'. J'essaye de me rendre compte de tout ce qu'elle vient de me dire. Elle n'a pas sa langue dans sa poche et n'hésite pas à dire ce qu'elle a envie de dire. Je suis perdu, mais je la laisse faire. Elle semble être sûre d'elle alors pourquoi pas. "Il vient manger avec nous... Il est tout seul, c'est un ami que je connais depuis un moment donc je l'invite, ça te dérange pas." Je regarde Quinn avant de me concentrer sur Anaëlie. Je lui fais un signe de main, suivis d'un petit sourire. « Hey! Moi s'est Joshua, mais tu peux m'appeler Josh. Enfin, ça m'est égal.» J'étais maladroit dans mes paroles. Je lui avais déjà parlé, certes. Sauf que là, je ne sais pas, je ressentais ce besoin de parler à tort et à travers sans m'arrêter et pourtant, il fallait que je m'arrête. Je pourrais passer pour une pipelette voir même un gars saoulant qui ne porte attention qu'à lui. Ce qui est totalement faux, je dirais bien que tout le monde le sait sauf que beaucoup de personnes ici ignorent mon existence. Il n'y a qu'avec mes frères que je déconne et que je me lâche, en fait. Je regarde les deux filles, souriant légèrement. Je n'ai pas l'habitude, j'ai peur de ne pas m'en sortir et de tout gâcher. Une chance s'offre à moi, je dois faire de mon possible pour rester calme face à elle.