Depuis que j’avais quitté le domicile familial pour aller m’installer dans mon appartement, je me sentais un peu seule. Certes, Lola venait de temps en temps me rendre visite mais lorsqu’elle n’était pas là, j’étais tout simplement seule. Dans la maison de mes parents, il y avait toujours ses derniers ou ma sœur dans les parages et lorsque chacun vaguait à ses occupations, je pouvais toujours aller voir les cheveux de notre écurie ou encore jouer avec notre chienne. Suite à cette solitude que je ressentais, j’avais donc décidé de m’acheter un animal de compagnie. Je voulais un animal relativement actif mais qui pouvait être indépendant étant donné que je n’étais pas toujours chez moi. J’avais donc décidé d’adopter un chat.

Pleine de bonne volonté et de motivation, j’étais donc descendue jusque l’animalerie Tom & Jerry où l’on trouvait des animaux en tout genre ainsi que tout ce qui était nécessaire pour les choyer. En plus de combler ma solitude, j’esperais que ce petit être à quatre pattes allait m’aider à me changer les idées. Parce que entre mes parents qui voulaient me faire épouser Judicaël, ce faux petit ami que j’avais engagé pour m’aider à faire dégager Jude de ma vie, Lola qui n’arrivait pas à joindre les deux bouts et ma sœur qui fouinait partout pour en savoir plus sur Aidan, j’étais surmené de problèmes en tout genre.

Arrivée dans l’animalerie, il ne me fallut pas plus de deux secondes pour trouver mon coup de cœur : un petit chaton noir et blanc qui avait une petite tâche sur le bout du nez. Alors que je m’apprêtais à le prendre dans mes bras, une voix familière me sortit de mes pensées. « Salut ! Surpris de te voir ici. » Je me retournai et vis Aidan, le sourire aux lèvres. Je lui souris avant de lâcher un petit « Salut » et de reporter mon attention sur le futur homme de ma vie : mon chaton. Je regrettais un peu de m’être embarquée dans cette histoire avec ce jeune homme dont je ne connaissais presque rien. Pourquoi ? Parce que, après réflexion, c’est totalement mon type d’homme : gentil, pas prétentieux pour un sous et assez canon, il fallait bien l’avouer. Et, je ne voulais pas tomber dans le panneau de l’amour. L’amour et moi, ça ne marche pas. Mais bon, maintenant que j’avais parlé de lui à tout le monde, je ne pouvais pas me défiler et ce malgré mon attirance pour lui.

« Tu vas sérieusement t'acheter un chat ? Où c'est pour offrir à quelqu'un ? C'est vrai c'est trop mignon surtout si petit on craque complètement mais il y a des inconvénients avec des animaux.» Je retournai à nouveau vers lui avec une moue triste cette fois. C’était si impensable que ça ? Il me prenait pour une petite fille qui ne savait pas s’occuper d’autre chose qu’elle ? Ou encore pour une fille à papa qui a toujours eu ce qu’elle veut et qui a un nouveau caprice ? « Ben oui, je vais sérieusement adopter cette petite merveille. » répondis-je avec une pointe de colère dans la voix. Ne sachant pas rester plus de deux minutes en colère contre quelqu’un, je ris légèrement avant de m’approcher de lui et de lui dire : « Pourquoi, tu es allergique aux chats, chéri ? ». Il fallait bien se prêter au jeu même si personne n’était dans les parages pour nous voir dans l’immédiat.

Il semblait particulièrement surpris que je décide d’adopter de manière si soudaine un chat. Comme quoi, il en avait encore beaucoup à apprendre sur moi. Depuis que j’étais enfant, j’avais toujours adoré les animaux, j’avais toujours tanné mes parents pour avoir des chiens, des chats, des chevaux, des lapins,.. Mes parents m’avaient toujours surprotégé et j’aimais, à ma manière, veiller sur ces petites bêtes. « A d'accord et pourquoi prends-tu un chat tout d'un coup ? Tu en avais un et il est mort où tu t'ennuies le soir seul chez-toi ? Là, tu pourras parler au chat pas sûr qu'il te répond.» Je ris légèrement en entendant sa blague. « Disons que j’ai toujours eu des animaux et que depuis que je ne vis plus chez mes parents, la présence d’un être à quatre pattes me manque », lui répondis-je en souriant. « Tu comptes prendre lequel ? Tu as un coup de cœur sur un petit chaton ?» J’hochai vivement la tête, toute enjouée à l’idée d’imaginer cette boule de poils gambadé dans mon appartement. Lorsque je m’approchai de lui en jouant mon rôle de fausse petite amie, lui demandant s’il était allergique aux chats, je fus assez surprise de sa réponse : « Et bien non je ne suis pas allergique aux chats, j'en ai jamais eu durant mon enfance, enfin si mais ce n'était pas à moi mais à ma famille d'accueil.» Il était tellement pragmatique et terre à terre. Il avait pris ma question au mot sans s’apercevoir qu’elle était uniquement rhétorique.

En une seule phrase, j’en avais appris beaucoup sur lui. Il avait été en famille d’accueil, ce qui m’intriguait. Était-il orphelin ? Avait-il été abandonné ? Je gardai néanmoins ces questions pour moi. Après tout, nous n’étions pas encore suffisamment intimes pour que je me permette de m’immiscer dans sa vie à ce point-là. Je me contentai donc de reporter mon attention sur mon futur animal de compagnie. « Dit-moi une simple question qui me vient en tête, ta dis quoi à ta famille sur moi ? T'as menti ou pas ? Si tu leur as dit que j'étais un pauvre mec garagiste avec un petit salaire je ne suis pas sûr qu'ils vont m'apprécier.» Je ris légèrement, imaginant très bien la réaction de mes parents, de ma sœur mais aussi de Jude. « C’est exactement le but, Aidan. Je veux leur donner une leçon, leur prouver que je peux être avec qui je veux si c’est ce que je désire. Tu sais.. Je suis loin d’être comme eux. Moi, je voudrais vivre dans un monde utopique et me nourrir d’amour et d’eau fraiche. » Si mes parents m’entendaient parlé comme ça, renier mes origines, mon statut.. Je me tournais vers le commerçant en indiquant mon précieux petit chaton du doigt. « J’aimerais vous prendre celui-ci, s’il vous plait. » Alors qu’il était occupé à le mettre dans une petite cage afin de le transporter jusque chez moi, je m’approchai de l’étalage pour choisir le collier, la nourriture et le panier de mon futur animal de compagnie. C’est à ce moment-là que je vis ma sœur par la fenêtre, elle approchait de l’établissement. « Aidan, viens un peu par ici ! », lui dis-je bien décidée à monter à ma sœur mon nouveau « petit ami ».